Hi !
A l’heure où j’écris ces lignes, le American Husband et moi-même sommes en stand-by, sur le point de nous envoler pour un voyage de noces bien mérité en Jordanie. Aussi après avoir réglé les formalités d’usages d’avant vacances (genre : « Oh mon Dieu il faut que j’envoie ma déclaration d’impôt ! Oh mon Dieu il faut que je fasse faire mon permis de conduire ! »), il me reste quelques heures à tuer avant de me diriger vers l’aéroport de Bruxelles-Zaventem. Donc sans transition, l’épisode suivant de mon séjour estival en Asie du Sud-Est, avec aujourd’hui le récit de nos trois jours sur le Plateau des Bolavens, dans le Sud du Laos.
30 Août 2017 – Tad Lo, Plateau des Bolavens, Laos
Le Plateau des Bolavens témoigne d’une façon singulière de la diversité du Laos, dont les multiples facettes se dévoilent à la manière d’une claque (souvent visuelle) dans les dents. Notre première journée sur le plateau fut placé sous le signe de la nature, avec les visites des chutes de Tad Fane (où j’eu la chance immense de me faire dégager façon Trump à l’OTAN par une bande de touristes Thai en délire) et Tad Champee. Ce fut aussi l’occasion de tester le café des Bolavens, cœur économique de la région. En effet le plateau constitue le centre alimentaire du Laos, vue l’activité agricole soutenue, faisant tout le charme de la région. La soirée fut quant à elle plus calme, entrecoupée de repas médiocres et karaokés endiablés.
La deuxième journée fut – selon moi (et en l’occurrence c’est toujours selon moi vu que c’est moi qui écrit ce journal… J’dis des trucs super intéressants des fois…) – la plus riche culturellement parlant, lorsque nous sommes partis à la rencontre d’abord de l’économie locale au travers de l’exploitation du café ! Après un réveil ensoleillé, nous nous sommes d’abord rendus à la Jhai Coffee House à Paksong, soit une coopérative permettant à 22 familles de vivre du commerce de ta tasse du matin ! Le maitre des lieux parlait également français !
Le deuxième stop de la journée s’effectua ensuite dans un village animiste d’éthnie Katu dans lequel nous avons passé la journée. Après avoir partagé un petit café (encore !) et déjeuner, nous avons participé à une visite du village, et voici une liste non-exhaustive de ce que j’ai retenu.
Tout le monde fume des pipes à eau de la taille d’un gratte-ciel, et ce depuis la plus tendre enfance (preuve en image ci-dessous). D’abord à cause d’une légende impliquant un géant et un sacrifice humain, mais maintenant parce que ça éloigne les moustiques (habile !).
La culture du café, pilier de l’économie locale, est intrinsèquement liée à l’histoire coloniale de la France (et de l’Europe en général) , ayant rapporté les premiers plants de la Réunion. Il s’agit là d’une vérité générale pour tous les pays exploitants, du Brésil à l’Ethiopie, en passant par l’Asie du Sud-Est.

La plante…

… La tasse !
Le Laos est un melting pot culturel indéchiffrable. Une simple province – comme celle de Champassak) peut contenir une quarantaine d’éthnies différentes, toutes se déclarant de traditions et dialectes différents. Le village Katu pratique par exemple une religion animiste d’origine hindu, alors que même pas 10km plus loin, le propriétaire de noitree guesthouse vient d’un village de confession bouddhiste. Par conséquent, ces trois jours sur le plateau m’ont donné envie de me replonger dans l’histoire coloniale de la France, sur laquelle il subsiste encore quelques zones d’ombres dans mon esprit.
Enfin, notre dernière journée sur le plateau m’a aidé à apprendre à baisser la garde vis-à-vis des locaux. En effet, mon expérience de vol de sac en Amérique Latine m’avait bien braqué (être beaucoup plus relax m’a d’ailleurs bien aidé lors de mon voyage récent en Jordanie). Aussi, étant à la recherche d’une cascade où nous baigner, nous nous perdîmes et demandâmes (notez l’utilisation subtile du passé simple !) notre chemin dans un village local. Les gamins du coin décidèrent donc de nous servir de guides, et nous nous retrouvâmes dans un spot secret et parfait sous la cascade, que nous n’aurions jamais trouvé par nous-même.